Rochefort-sur-Loire et ses terres d'Anjou sont habitées par l'histoire
Roca forti, c’est l’ancien nom de Rochefort. Le nom désignait à l’origine le relief rocheux, puis par extension la forteresse qui y fut édifiée. Rochefort c’est la roche forte, ou si l’on préfère la roche fortifiée.
L’identité de la commune est ainsi fortement marquée par son passé médiéval, ses châteaux et ses églises et l’influence de la famille des Saint-Offange dont elle portait encore jusqu’aujourd’hui le blason.
Le temps aura déposé, par couches sédimentaires, son lot de richesses, d’édifices, d’architectures et de cultures… qui sont aujourd’hui partie intégrante de notre identité et de notre patrimoine.
Les traces tangibles d’un passé encore bien présent.
Héraldique :
Les armes de Rochefort-sur-Loire se blasonnent ainsi : D‘azur au chevron d’argent, accompagné de trois molettes d’éperon de même, posées, deux en chef et une en pointe
Les origines de ces armoiries sont liées à la famille des Saint-Offange et représentaient leurs positions et attributions militaires.

Les grandes dates de notre histoire commune
La situation de Rochefort, au sud de la Loire, qui fut de tous temps un axe économique et stratégique vital, a déterminé les grandes lignes de son histoire.
Ce n’est pas le bourg que nous connaissons aujourd’hui. Il était en contrebas, dans la vallée. Les premières traces de population remontent à la pré-histoire. C’est naturellement aux bords de Loire que s’est établi le premier peuplement. Une population jusqu’alors errante qui a profité de la présence de trois rocs puissants, de formation géologique très ancienne, seuls vestiges de deux grandes chaînes de montagnes dont ils constituaient les racines. Ces rocs étaient séparés par de profonds ravins contournés par la Loire. Comme le reste des Mauges, Rochefort faisait partie du Poitou avant d’être rattaché au Comté d’Anjou par Foulques Nerra.
Sur le premier rocher à l’est, dénommé « Rupes Fortis » qui a donné son nom à Rochefort, s’élevait une forteresse, ceinte d’un mur de pierre où se dresse encore la ruine dite de Saint-Offange. Sa situation inexpugnable en faisait un véritable verrou pour la Loire et les routes des deux rives. Sur le second rocher vers l’ouest, relié au précédent par un pont-levis, était édifié le bourg consacré à Saint-Symphorien. Défendu par une enceinte de pierre c’était l’une des 32 villes closes de l’Anjou. Sur le troisième éperon se trouvait la forteresse de Dieuzie.
Parallèlement, le bourg actuel allait se développer, plus paisible, au pied du coteau, là où Saint-Maurille vint détruire au milieu du 5è siècle un site païen dédié dit-on au Dieu Mars, au lieu dit « la cour de Pierre ». Le domaine de cour de Pierre, dont l’église fut dédiée à la Sainte-Croix, et les riches coteaux environnants deviendront propriété des abbesses du Ronceray par la volonté de Foulques Nerra .La population de la vallée diminuera au profit de ce bourg non inondable et d’accès plus aisé. Une paroisse y est constituée. On trouvera l’appellation « Rochefort sur Loire » dans le cartulaire du Ronceray dès 1338.
A la suite de la bataille de La Roche aux Moines – sur la rive droite de la Loire – en 1214, le fils de Philippe Auguste ordonnera la destruction de la forteresse de Rochefort dont le seigneur, Payen de Rochefort, était sénéchal du roi d’Angleterre Jean sans Terre. Elle sera reconstruite par son neveu.
La terre devient, par mariage en 1424, la propriété de Georges de La Trémoille, grand chambellan des rois de France Charles VI puis Charles VII. L’épouse de l’un de ses descendants, Louis II, entreprendra la construction d’un logis à l’intérieur de la forteresse à la fin du 15ème. Louise Borgia, la fille unique (légitime) de César Borgia sera la seconde épouse de Louis II. De nombreuses constructions sont édifiées à Rochefort, sans doute parce que la guerre de Cent Ans n’avait laissé que champs de ruines, mais aussi parce qu’une nouvelle vision de l’habitat, plus ouverte, plus souriante, influencée par ce que les hommes avaient vu lors des guerres d’Italie, s’imposait à Rochefort comme un peu partout en Anjou, notamment sous l’impulsion du roi René d’Anjou qui avait réussi à maintenir la paix et à atténuer la souffrance des populations.
Les guerres de religion font rage et la forteresse de Rochefort est successivement tenue par des Huguenots puis par la Ligue catholique représentée par trois frères Saint-Offange, gouverneurs des lieux, qui multiplieront les sorties, les attaques, prises d’otages, vols, tueries et incendies… La forteresse est devenue l’un des pires repaires de la région. Aucune action militaire ne se révèlera efficace. Il faudra attendre l’avènement d’Henri IV pour que les Saint-Offange quittent les lieux. Ils seront largement dédommagés de même que la famille de La Trémoille. Le château sera démantelé à la demande des habitants d’Angers. Il n’en restera qu’un pan de mur « pour l’exemple ». Les habitants de St-Symphorien iront se réfugier dans le bourg voisin ou dans la Vallée de Rochefort. Les pierres de la forteresse serviront longtemps de carrière pour les habitations.
La seigneurie/baronnie de Rochefort passera, par mariage, à Henri II de Bourbon-Condé qui la vendra en 1620 à Louis d’Aloigny, qui la cèdera en 1638 à l’abbesse du Ronceray. Les deux seigneuries seront réunies jusqu’à la révolution.
Rochefort comptait 2 400 âmes. Si le cahier de doléances demande peu, le village adopte avec enthousiasme les idées avancées. Puis c’est l’engrenage, intransigeance, curés assermentés, tirage au sort estimé inéquitable, récoltes compromises … deux morts le 13 mars 1793. C’est le début de l’insurrection. Quelque 300 Rochefortais seront dans les rangs de l’armée vendéenne ; une centaine y laisseront leur vie, fusillés pour la plupart.
La commune est prospère : mines de charbon à proximité, chaux, batellerie, pêcheries professionnelles, chanvre (culture et filage) et, bien sûr, le vignoble. Puis la population s’amenuisera du fait de la ruine de la navigation fluviale, du déclin de la culture du chanvre et des crises agricoles successives liées au phylloxera. L’électricité, le chemin de fer, les routes et les ponts, le téléphone transformeront le quotidien. A la fin du 19ème, un hippodrome sera inauguré, toujours en activités aujourd’hui.
Rochefort c’est aussi quelques personnages célèbres
Bertrand d'Ogeron de La Bouëre
Gouverneur de l’île de La Tortue, et flibustier pour le compte du roi de France.
René Gasnier
Pionnier de l’aviation en Anjou, découvreur du manche à balai réalisant ses premiers vols depuis le site de la Grand-Prée,
Marcel Thibault (1898-1944)
Résistant et homme politique, né à Rochefort.
Gilles de La Tourette
Qui découvrit le syndrome des tics obsessionnels compulsifs et dont le frère Amédée, médecin et habile dessinateur possédait le logis de la Houssetterie.
Arnaud Assoumani
Champion paralympique et recordman du monde du saut en longueur (Pékin 2008), a grandi à Rochefort.
René Guy Cadou (1920-1951)
poète français, participe aux réunions de jeunes poètes initiées par Jean Bouhier et Pierre Penon.
Jean Bouhier (1912-1999)
poète français, réfugié à Rochefort en juin 1939, s'y installe et fonde l'École de Rochefort en 1941.
Alfred de Musset
Qui rendit visite à sa soeur en son château de Dieuzie.
Marie Plessis
Miss Pays de Loire 2013, participante à Miss France 2014.